Etmalgré quelques éléments intéressants et de grandes performances de son casting principal, le film n’ajoute rien de nouveau au genre. Alors jetez un coup d’œil à ma critique quelque peu gênante de Night Teeth. Le monde des dents de nuit< /a>. La construction mondiale des dents nocturnes est intéressante. Descriptifde l'album. A 45 ans, le rappeur franco-malien est devenu un artiste installé. Une Victoire de la musique dans la poche, un album sur le label de jazz Blue Note (Lipopette Bar en 2006), des chansons pour le cinéma : Oxmo Puccino fait partie de ces rappeurs que l’industrie musicale française ne regarde plus de travers, aux côtés d’Akhenaton ou MC Unesaison 2 de La nuit sera longue est-elle déjà commandée par Netflix ?. Si vous avez déjà binge-watché les 6 épisodes de La nuit sera Fast Money. Ayant poignardé sa grande sœur, Michael Myers est enfermé dans un asile psychiatrique dès son enfance. Dix ans plus tard, il s'évade et revient sur les lieux du crime... Malgré un bel accueil dans certains festivals, ASSAUT, second film de John Carpenter, n'est pas un succès public. Le réalisateur ne se laisse pas démonter. Avec sa compagne Debra Hill, il réunit un budget modeste d'environ 300 000 dollars trois fois plus qu'ASSAUT pour bricoler LA NUIT DES MASQUES, alias HALLOWEEN. Pour le rôle du docteur Loomis, John Carpenter obtient la participation de l'acteur britannique Donald Pleasence L'IMPASSE AUX VIOLENCES de John Gilling, LA GRANDE ÉVASION de John Sturges, CUL-DE-SAC de Roman Polanski. Carpenter pense d'abord à Peter Cushing, mais celui-ci décline sa proposition. LA NUIT DES MASQUES est le premier rôle au cinéma de Jamie Lee Curtis, la fille de Janet Leigh PSYCHOSE et Tony Curtis CERTAINS L'AIMENT CHAUD. Sur la base de ce succès, elle fait une petite carrière dans l'horreur LE BAL DE L'HORREUR, DÉVIATION MORTELLE puis perce dans la comédie UN POISSON NOMMÉ WANDA de 1988, TRUE LIES de 1994. Aux États-Unis, les années soixante-dix marquent une période faste pour le cinéma fantastique en général. Les succès phénoménaux de L'EXORCISTE, LES DENTS DE LA MER et LA GUERRE DES ÉTOILES, notamment auprès du public adolescent, changent la donne à Hollywood. L'épouvante britannique de la Hammer fait vite désuète face aux effets spéciaux révolutionnaires des Américains. Le créneau du cinéma d'épouvante pour adolescent paraît prometteur. Mais dans un premier temps, on assiste surtout à la multiplication de productions plus ou moins dans la lignée de L'EXORCISTE, avec LA MALÉDICTION de Richard Donner, CARRIE de Brian De Palma, EXORCISTE II, L'HÉRÉTIQUE de John Boorman ou AUDREY ROSE de Robert Wise. Avec LA NUIT DES MASQUES, Carpenter s'inscrit dans la tradition préexistante des films de psycho-killers, comme PSYCHOSE d'Alfred Hitchcock, LE VOYEUR de Michael Powell ou L'ÉTRANGLEUR DE BOSTON de Richard Fleischer. Ces œuvres ont été suivies par des petites productions du même style, mais encore plus choquantes. Comme LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE de Wes Craven ou MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE de Tobe Hooper. Parallèlement, de semblables tueurs psychopathes font leur apparition dans les thrillers racés des italiens Mario Bava LA FILLE QUI EN SAVAIT TROP, LA BAIE SANGLANTE et Dario Argento L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL, LES FRISSONS DE L'ANGOISSE. Carpenter a toujours avoué que SUSPIRIA d'Argento, avec ses meurtres à l'arme blanche et sa musique obsédante, a eu une influence déterminante pour LA NUIT DES MASQUES. Une grande part de la popularité de la série des HALLOWEEN repose sur la personnalité de son méchant récurrent Michael Myers. Traumatisé dans son enfance, il a poignardé sa grande sœur une nuit d'Halloween inoubliable prologue, avec son long plan-séquence en vue subjective traversant toute la maison familiale, puis avec son travelling arrière révélant l'horrible nature du meurtre. Depuis, Michael est obsédé par ce moment, si profondément ancré en lui que Sam Loomis, son médecin traitant, a renoncé à le guérir. Michael doit beaucoup à Norman Bates PSYCHOSE, Mark Lewis LE VOYEUR et au tueur des FRISSONS DE L'ANGOISSE. Comme eux, il a vécu un traumatisme familial qui a déstructuré sa personnalité. Il commet ses meurtres à l'arme blanche, méthode plus physique qu'une arme à feu. Il attache beaucoup d'importance au cérémonial et à la mise en scène accompagnant ses meurtres. Nous avons trop souvent lu que Michael Myers n'était qu'une simple machine à tuer, impassible et illogique. En fait, ses actes sont ici conditionnés rigoureusement par son traumatisme. Ainsi, il frappe la nuit d'Halloween, se déguise le costume et le masque de clown sont remplacés par une combinaison de garagiste et un masque de William Shatner, et semble reconstituer le meurtre de sa sœur quand il s'en prend à Lynda. Pourtant, il est exact que Carpenter fait progresser ce style de personnage vers une plus grande abstraction. La géniale trouvaille du masque qui rappelle SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN et de la combinaison donne à Michael une allure anonyme, inexpressive et impersonnelle. John Carpenter indique, à travers certains signes, que Michael est plus qu'un simple tueur. Il est aussi l'incarnation d'un destin funeste et implacable qu'affronte Laurie le cours de philosophie, la chanson Don't fear the reaper » Ne crains pas la faucheuse entendue sur un auto-radio. Mais c'est surtout l'indestructibilité de Michael, révélée progressivement au cours du métrage, qui le change en un être surnaturel, dont la présence fait basculer ce thriller dans le fantastique pur. La plus grande réussite de Carpenter dans LA NUIT DES MASQUES est l'élégance et l'efficacité de sa réalisation, mise en évidence par la grande simplicité du récit. Ainsi, à la manière d'Orson Welles dans CITIZEN KANE, il multiplie les longs plans-séquences et évite soigneusement les coupures de montage superflues les dialogues ne se font presque jamais en champs/contre-champs. Pour ce faire, il recourt à des cadrages larges de cinéma, qui lui permettent de placer plusieurs personnages en leur laissant la possibilité de se mouvoir à leur aise. Il utilise aussi de magnifiques travellings latéraux accompagnant les personnages dans leurs déplacements sur les longs trottoirs d'Haddonfield. Les mouvements de caméra ne sont jamais inutilement brusques ou compliqués. Réguliers et implacables, ils n'interviennent que si l'action le réclame déplacements des personnages dans un bâtiment, anticipation d'une sonnerie de téléphone qui va résonner, apparition d'un personnage à un endroit d'un bâtiment. Le montage n'est utilisé qu'avec parcimonie. Pour accompagner très sobrement le déroulement de l'action d'une part ; pour créer un effet fantastique aussi simple que terriblement efficace d'autre part les apparitions-disparitions de Michael Myers. Nous pourrions nous étonner qu'un réalisateur qui se dit influencé par Dario Argento, réalisateur alors baroque, propose une réalisation si sobre. C'est oublier que Carpenter est aussi un admirateur des réalisateurs de westerns hollywoodiens comme Howard Hawks RIO BRAVO, grand spécialiste de la mise en scène fluide et discrète. Ici, il s'inspire plus de ce style de cinéma que des réalisateurs d'horreur classiques. D'ailleurs, la fin de LA NUIT DES MASQUES évoque encore les fameuses séquences de siège que Carpenter réussit si bien ASSAUT, FOG. Laurie est repoussée dans le dernier bastion le placard de son fort la maison par les indiens Michael Myers avant que la cavalerie Sam Loomis ne vienne la sauver in extremis ! Il faut évidemment mentionner la légendaire et inoubliable musique de John Carpenter lui-même pour LA NUIT DES MASQUES. Le thème d'ASSAUT était déjà une merveille de composition électronique, efficace et rigoureuse. Ici, il se surpasse en composant quelques thèmes hyper-accrocheurs et angoissants Carpenter reconnaît l'influence de la musique répétitive de SUSPIRIA par le groupe Goblin. Il écrit ces morceaux après les premières projections-test sans musique de LA NUIT DES MASQUES qui se révélèrent désastreuses. Mais, une fois sa musique incorporée à la bande-son, les réactions du public se sont avérées excellentes. La musique est particulièrement efficace après l'évasion de Michael Myers, alors qu'il ne se passe pas grand-chose à l'écran. La seule présence de ces compositions accompagnant un plan fixe d'une maison rend celui-ci terrifiant. Elles indiquent la présence dangereuse de Myers alors même qu'il n'est pas visible à l'écran et qu'il n'a pas encore commencé à sévir à Haddonfield. Grâce à sa réalisation impeccable et efficace, LA NUIT DES MASQUES, premier film de la longue saga HALLOWEEN, est une grande réussite du cinéma d'épouvante des années soixante-dix. Au chapitre des petites réserves, regrettons que le traitement grossier des personnages adolescents, bien moins subtil que dans un CARRIE par exemple, semble découler d'une démarche commerciale et cynique qui va faire beaucoup d'émules dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. LA NUIT DES MASQUES connaît un énorme succès commercial, rapportant plus de 40 millions de dollars sans compter les exploitations en vidéo et à la télévision. Cela reste le plus gros carton de son réalisateur encore aujourd'hui. Il déclenche une vague de slashers très rentables qui vont continuer à sévir tout au long de la décennie suivante, sous la forme de trop nombreuses suites VENDREDI 13 de Sean S. Cunningham, bien sûr, LE BAL DE L'HORREUR, DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT de Charles E. Sellier Jr., LES GRIFFES DE LA NUIT de Wes Craven. Même Norman Bates reprend du service avec PSYCHOSE 2 de Richard Franklin en 1983. LA NUIT DES MASQUES, sous l'impulsion de son producteur Moustapha Akkad, connaît plusieurs suites aujourd'hui, nous attendons – avec beaucoup de patience – le treizième volet !, dans lesquelles Carpenter ne s'impliquera jamais en profondeur. A part pour HALLOWEEN II et HALLOWEEN III LE SANG DU SORCIER dont il écrit les scénarios. Edit Jump to Release Dates 5 Also Known As AKA 7 Release Dates France 6 August 2008 Germany 8 January 2009 DVD premiere USA 14 February 2009 San Francisco Independent Film Festival UK 3 May 2009 Dead by Dawn Horror Film Festival Italy 3 October 2012 DVD premiere Also Known As AKA original title Les dents de la nuit France working title La nuit Médicis Germany Vampire Party - Freiblut für alle! Italy Vampire Party Poland Zęby nocy USA festival title The Teeth of the Night World-wide English title Vampire Party Le compositeur, pianiste, organiste et chef d'orchestre Felix Mendelssohn, petit-fils du philosophe Moses Mendelssohn, est né à Hambourg en Allemagne le 3 février 1809 dans une famille aisée père banquier. La maison familiale est un lieu de rencontre pour l'élite intellectuelle que fréquentent entre autres le compositeur Carl Friedrich Zelter ami de Goethe, le philosophe Georg Wilhelm Friedrich Hegel et l'écrivain et poète Heinrich Heine ; en même temps qu'il reçoit une éducation raffinée, l'enfant prodige développe ses talents multiples équitation, danse, langues anciennes, mathématiques, peinture, et dessin au pastel où il fait preuve d'un incroyable talent, travaille la composition avec Zelter tout en engrangeant une culture encyclopédique, de la philosophie de l'art qu'il étudie avec Hegel, à la philologie, au droit, à la géographie, l'histoire et la zoologie. Pourtant, il n'est pas facile pour ce jeune homme sensible d'être non seulement juif mais aussi brillant sujet, même s'il est chrétien et s'il peut compter sur le soutien d'un protecteur tel que Goethe. Quand il postule pour diriger la Singakademie de Berlin où il avait été admis comme alto en 1819, à l'âge de dix ans, on lui préfère un candidat médiocre mais plus chrétien que lui. Et en 1827, son opéra, Les Noces de Gamache fait un flop à Berlin. C'est à Leipzig qu'il passera les meilleures années de sa courte vie, à la tête du Gewandhaus, de 1835 à 1847. C'est dans cette période aussi qu'il épouse le 18 mars 1837 Cécile Jeanrenaud, la ravissante fille d'un pasteur de Francfort d'origine française ; l'union sera très heureuse et donnera naissance à cinq enfants Carl, Marie, Paul, Felix et Elisabeth. Il mène des activités multiples, se partageant entre Londres, Leipzig et Berlin où le roi Frédéric Guillaume IV lui demande de prendre en main la musique de la cour et de la cathédrale, devenant ainsi Generalmusikdirektor royal. Défenseur de Bach, Haendel, Beethoven et Mozart, il reçoit Berlioz en 1843, créé les deux premières symphonies de Schumann qui voit en lui le Mozart du XIXe siècle » avec lequel il se lie d'amitié et fonde le Conservatoire. L'année 1847 est marquée par la perte, le 14 mai, de sa soeur chérie, Fanny son double musical, qui le terrassera, et le commencement de la détérioration de sa santé. Adulé, honoré, admiré de son vivant - et pas par les moindres Schumann, la reine Victoria, Goethe. -, Felix Mendelssohn a lentement mais sûrement été fusillé par plusieurs générations d'observateurs, de critiques et de jaloux après sa mort. On lui reprochait pêle-mêle sa facilité» qui était en vérité une immense clarté, son judaïsme no comment., sa réussite sociale faut-il avoir mangé de la vache enragée pour avoir droit aux honneurs posthumes ?, et même sa générosité a été teintée de quelques commentaires acides car est-il humainement possible d'être généreux sans arrière-pensée ? Fi donc !. Schumann remet quand même les pendules à l'heure dans ses notes sur les souvenirs de Mendelssohn à propos de son attitude vis-à-vis d'autres compositeurs vivants Là où il n'avait rien à louer, il restait réservé ; là où il trouvait un indiscutable talent, il était le premier à le remarquer. »Malgré le dénigrement dont Felix Mendelssohn est encore et toujours l'objet, l'étonnante perfection de ses oeuvres écrites à l'adolescence n'a pas d'égal dans l'histoire de la musique. Il reste l'un des compositeurs les plus joués de notre temps, au moins du haut de son merveilleux Concerto pour violon beaucoup plus moderne, du moins formellement, qu'on pourrait le croire à la simple écoute, de sa génialissime Ouverture pour le Songe d'une nuit d'été écrite, faut-il le rappeler, à l'âge de dix-sept ans et pourtant un chef-d'oeuvre d'intelligence orchestrale et architecturale. Dommage que sa Marche nuptiale tirée de la musique de scène du même Songe écrite bien des années plus tard qui accompagne une bonne partie des mariages depuis les années 1850, après que la reine Victoria l'eut fait jouer pour les épousailles de l'une de ses filles, soit autant mise à l'honneur alors qu'elle n'est pas du tout représentative de l'élégance suprême de l'écriture mendelssohnienne. Les esprits railleurs pourront s'amuser qu'une marche nuptiale soit d'une telle lourdeur, délibérément martiale et pompeuse. En réalité Mendelssohn entendait illustrer, dans la pompe et les triomphes suggérés par Shakespeare, les éclatantes noces d'un redoutable guerrier, Thésée, et d'une redoutable guerrière répondant au doux nom d'Hippolyta pire, c'était la reine des Amazones, des dames-qui-préfèrent-la-compagnie-des-dames selon la tradition antique, et qui n'utilisaient les services des messieurs qu'une fois l'an pour la bonne cause. L'on s'étonnera aussi que l'Eglise ait pu tolérer en pleine époque victorienne que l'on jouât dans son saint giron une musique célébrant a priori le mariage de ces deux affreux païens polythéistes qu'étaient Thésée et Hippolyta. La descente aux enfers de Mendelssohn dura jusqu'à l'époque nazie, pendant laquelle sa musique fut carrément taxée de dégénérée et interdite, même si l'Angleterre lui garda toujours une place pas trop loin du coeur - ou, plutôt, pas trop loin du choeur puisque le pays est célèbre pour ses innombrables chorales qui chantent, année après année, l'oratorio Elias, le dernier grand chef-d'oeuvre du compositeur qui reçut un triomphe lors de sa création à Birmingham et dont même Berlioz pensera le plus grand bien C'est magnifiquement grand et d'une somptuosité harmonique indescriptible ». Trop poli, trop honnête, trop social, trop gendre idéal, trop jet-set ou plutôt calèche-set à cette époque alors que l'état de compositeur romantique exigerait une condition un peu plus ravageuse. D'aucuns imaginent que cet état de félicité permanente a fait tache sur sa musique qui serait dépourvue par conséquent de profondeur, d'intensité, de masculinité. Mais Mendelssohn devait quand même n'en pas trop manquer lorsqu'en 1835 il s'est agi de prendre la direction musicale à l'âge de vingt-six ans du Gewandhaus de Leipzig dont il fera l'orchestre symphonique le plus prestigieux d'Allemagne, son influence à ce poste se révélant déterminante - on lui avait offert aussi l'Opéra de Munich au même moment. Il ne faut point trop en manquer non plus pour diriger, à l'âge de vingt ans, le 11 mars 1829, la première exécution depuis 1750 du chef-d'oeuvre alors oublié qu'était la Passion selon saint Mathieu de Bach, événement qui le rend célèbre dans toute l'Allemagne par les remarquables qualités musicales qu'il dévoile ! Et combien donc faut-il en avoir encore pour fonder à trente-quatre ans le Conservatoire de Leipzig en invitant Robert Schumann, Ignaz Moscheles, Joseph Joachim à y dispenser leur savoir ? Que Mendelssohn ait été un peu frêle, qu'il ait porté des gants beurre, la canne, les rouflaquettes et le haut-de-forme, n'est qu'anecdote toute sa musique parle pour lui, et les chefs-d'oeuvre ne manquent pas, même si son génie n'a pas la même envergure que celui de Beethoven - lui-même, d'ailleurs, se considérait autant comme un compositeur que comme un pianiste très accompli, semble-t-il et un chef d'orchestre qui fut très talentueux. Berlioz lui-même, qui n'était pas toujours tendre avec Mendelssohn compositeur, lui tira épistolairement son chapeau à l'occasion de son voyage en Allemagne en 1843, lorsque les deux musiciens dirigèrent conjointement l'orchestre Grand chef ! Nous nous sommes promis d'échanger nos tomahawks ; voici le mien ; il est grossier, le tien est simple ; les squaws seules et les visages pâles aiment les armes ornées. Sois mon frère ! et quand le Grand Esprit nous aura envoyé chasser dans le pays des âmes, que nos guerriers suspendent nos tomahawks. » Berlioz venait de digérer Fenimore Cooper. C'est encore Berlioz qui déclara Il n'y a qu'un Dieu à Leipzig, c'est Bach et Mendelssohn est son prophète », ce dont se défendit toujours Mendelssohn qui n'a jamais voulu le copier, l'influence de Bach dans sa musique religieuse étant d'ailleurs moins forte que celle de Haendel. Ses plus célèbres ouvrages, auprès du grand public, restent l'Ouverture du Songe d'une nuit d'été, l'Ouverture des Hébrides, le Concerto pour violon, et les troisième et quatrième symphonies, respectivement Ecossaise » et Italienne », en souvenir/évocation de beaux voyages en Ecosse et en Italie. Tout le monde connaît l'existence des Chants sans paroles mais peu de ces pièces sont vraiment connues de nos jours, alors qu'elles firent les délices des boudoirs du XIXe siècle. Peut-être est-ce précisément cette raison qui les font bouder dommage, ce sont de petits bijoux. On n'oubliera pas non plus le génial Octuor à cordes, un magistral essai de jeunesse à seize ans, pleinement transformé. Mais l'auditeur un peu curieux aurait tout intérêt à se pencher, par exemple, sur ses magnifiques Quatuors à cordes, qui sont sans doute ses oeuvres les plus personnelles, les plus intimes, les plus douloureuses aussi, en particulier le Sixième Quatuor, op. 80 de 1847 inspiré par la mort de sa soeur Fanny qui sera suivie quelques mois plus tard de la sienne. Bien que beaucoup moins connu, on ne peut passer sous silence l'important corpus de musique religieuse, reflet de sa foi profonde et sincère, où figurent des Psaumes, Motets, cantates et son premier oratorio Paulus dont le succès fut aussi colossal que celui d'Elias. Resteront inachevés un opéra Loreley et un oratorio Christus. S'il est un domaine dans lequel Mendelssohn n'a guère d'égal, c'est quand même celui du scherzo l'élégance rapide, la transparence, la fluidité spirituelle, c'est sa griffe. On se rappellera le fantastique scherzo du Songe d'une nuit d'été, celui de l'Octuor, ceux des quatuors, celui de l' Ecossaise » . Loin d'être toujours lisse, son écriture sait également dessiner un contrepoint vigoureux, une orchestration flamboyante, un relief dramatique. Alors qu'il aurait largement pu survoler une grande partie de son siècle, Mendelssohn est l'un de ces grands hommes dont la disparition prématurée le 4 novembre 1847 à Leipzig enterré à Berlin a été profondément ressentie il a marqué le monde de la musique non seulement en Allemagne mais aussi en Angleterre où il était très aimé, ainsi qu'aux Etats-Unis et en Russie. Qu'aurait-il donc produit s'il avait eu le temps de vieillir ? Certes, la grande majorité de ses chefs-d'oeuvre datent, curieusement, de ses premières années de maturité, mais rien n'indique non plus qu'il aurait pu évoluer vers un langage plus hardi après avoir côtoyé Schumann quelques années de plus, après avoir entendu Brahms, Liszt, et même Verdi ou Wagner. Le seul domaine dans lequel il a cédé le pas à ce dernier est naturellement celui de l'opéra - s'y serait-il frotté s'il avait vécu plus longtemps, ou l'ombre écrasante de son fier adversaire l'aurait-elle empêché de prendre le risque ? Wagner, justement. En 1836, le jeune Wagner, 23 ans et déjà toutes se dents, avait envoyé au très célèbre Mendelssohn - de quatre ans son aîné seulement, imaginez la jalousie du petit Richard - sa Première symphonie. Mendelssohn n'avait pas répondu... mais lorsque ce dernier assista à la création du Vaisseau fantôme, il semble avoir été totalement indigné par l'ouvrage, ainsi que le rapporte Schumann. Certes, il dirigea l'ouverture de Tannhäuser lors d'un concert avec son orchestre de Leipzig en 1846, mais le résultat n'a pas été concluant, ni musicalement, ni humainement Mendelssohn était un classiciste, un traditionaliste, Wagner un bouillonnant révolutionnaire - qui se vengera cruellement de Mendelssohn dans son imbécile pamphlet La Judéité dans la musique, publié dès 1850 sous le pseudonyme K. Freigedank, K. Libre-pensée » ! mais développé dans une version plus amplement stupide encore en 1869 sous son propre nom désormais célèbre. Dans son langage incroyablement emberlificoté, confus, prétentieux, il déroule un tapis de fielleries dont voici un exemple, non pas dans la traduction française habituellement disponible très littéraire, polie et presque fréquentable, mais dans une transcription le plus fidèle possible des circonvolutions verbales dont Wagner était friand. Ne tirez pas sur le traducteur si c'est savonneux en français, ça l'est tout autant en allemand ! Felix Mendelssohn Bartholdy nous a démontré qu'aucun juif, quand bien même il posséderait le plus riche talent spécifique, la culture la plus délicate et la plus étendue, le sens de l'honneur le plus élevé et le plus sensible qui soit, ne pourrait jamais - malgré toutes ces qualités - produire ne serait-ce qu'une fois la moindre de ces si profondes impressions de coeur et d'âme que nous sommes en droit d'attendre de l'Art ; car nous savons qu'il [l'Art] en est capable, car nous avons mille fois ressenti cette sensation, dès qu'un Héros de notre Art, pour ainsi dire, ouvrait seulement la bouche pour s'adresser à nous. Laissons aux critiques de métier, qui ont accédé à la même conscience de nous à ce sujet, le soin de confirmer par l'exemple tiré des productions artistiques de Mendelssohn le bien-fondé de ce phénomène ; qu'il nous suffise pour le moment, afin d'expliquer notre sensation générale, de préciser qu'à l'écoute d'une pièce de ce compositeur, nous avons pu nous sentir captivés seulement lorsque rien d'autre n'était offert à notre fantaisie plus ou moins en quête de divertissement - au-delà de la présentation, l'alignement ou l'enchevêtrement des formes les plus élégantes, lisses et artificielles, comme l'attirance pour les changements de forme et de couleurs d'un kaléidoscope -, mais jamais lorsque ces figures étaient destinées à prendre la forme de sentiments humains de coeur, profonds et robustes. » Original allemand de l'extrait cité de Das Judenthum in der Musik Felix Mendelssohn-Bartholdy hat uns gezeigt, daß ein Jude von reichster specifischer Talentfülle sein, die feinste und mannigfaltigste Bildung, das gesteigertste, zartestempfindende Ehrgefühl besitzen kann, ohne durch die Hilfe aller dieser Vorzüge es je ermöglichen zu können, auch nur ein einziges Mal die tiefe, Herz und Seele ergreifende Wirkung auf uns hervorzubringen, welche wir von der Kunst erwarten, weil wir sie dessen fähig wissen, weil wir diese Wirkung zahllos oft empfunden haben, sobald ein Heros unsrer Kunst, so zu sagen, nur den Mund aufthat, um zu uns zu von Fach, welche hierüber zu gleichem Bewußtsein mit uns gelangt sein sollten, möge es überlassen sein, diese zweifellos gewisse Erscheinung aus den Einzelnheiten der Mendelssohnschen Kunstproductionen nachweislich zu bestätigen uns genüge es hier, zur Verdeutlichung unsrer allgemeinen Empfindung uns zu vergegenwärtigen, daß bei Anhörung eines Tonstückes dieses Componisten wir uns nur dann gefesselt fühlen konnten, wenn nichts Anderes unsre, mehr oder weniger nur unterhaltungssüchtigen Phantasie, als Vorführung, Reihung und Verschlingung der feinsten, glättesten und kunstfertigsten Figuren, wie im wechselnden Farben- und Formenreize des Kaleidoskopes, dargeboten wurde, - nie aber da, wo diese Figuren die Gestalt tiefer und markiger menschlicher Herzensempfindungen anzunehmen bestimmt waren.© Qobuz 02/2013 Lire plus Écouter sur Qobuz Voir dans le magazine Felix MendelssohnLe compositeur, pianiste, organiste et chef d'orchestre Felix Mendelssohn, petit-fils du philosophe Moses Mendelssohn, est né à Hambourg en Allemagne le 3 février 1809 dans une famille aisée père banquier. La maison familiale est un lieu de rencontre pour l'élite intellectuelle que fréquentent entre autres le compositeur Carl Friedrich Zelter ami de Goethe, le philosophe Georg Wilhelm Friedrich Hegel et l'écrivain et poète Heinrich Heine ; en même temps qu'il reçoit une éducation raffinée, l'enfant prodige développe ses talents multiples équitation, danse, langues anciennes, mathématiques, peinture, et dessin au pastel où il fait preuve d'un incroyable talent, travaille la composition avec Zelter tout en engrangeant une culture encyclopédique, de la philosophie de l'art qu'il étudie avec Hegel, à la philologie, au droit, à la géographie, l'histoire et la zoologie. Pourtant, il n'est pas facile pour ce jeune homme sensible d'être non seulement juif mais aussi brillant sujet, même s'il est chrétien et s'il peut compter sur le soutien d'un protecteur tel que Goethe. Quand il postule pour diriger la Singakademie de Berlin où il avait été admis comme alto en 1819, à l'âge de dix ans, on lui préfère un candidat médiocre mais plus chrétien que lui. Et en 1827, son opéra, Les Noces de Gamache fait un flop à Berlin. C'est à Leipzig qu'il passera les meilleures années de sa courte vie, à la tête du Gewandhaus, de 1835 à 1847. C'est dans cette période aussi qu'il épouse le 18 mars 1837 Cécile Jeanrenaud, la ravissante fille d'un pasteur de Francfort d'origine française ; l'union sera très heureuse et donnera naissance à cinq enfants Carl, Marie, Paul, Felix et Elisabeth. Il mène des activités multiples, se partageant entre Londres, Leipzig et Berlin où le roi Frédéric Guillaume IV lui demande de prendre en main la musique de la cour et de la cathédrale, devenant ainsi Generalmusikdirektor royal. Défenseur de Bach, Haendel, Beethoven et Mozart, il reçoit Berlioz en 1843, créé les deux premières symphonies de Schumann qui voit en lui le Mozart du XIXe siècle » avec lequel il se lie d'amitié et fonde le Conservatoire. L'année 1847 est marquée par la perte, le 14 mai, de sa soeur chérie, Fanny son double musical, qui le terrassera, et le commencement de la détérioration de sa santé. Adulé, honoré, admiré de son vivant - et pas par les moindres Schumann, la reine Victoria, Goethe. -, Felix Mendelssohn a lentement mais sûrement été fusillé par plusieurs générations d'observateurs, de critiques et de jaloux après sa mort. On lui reprochait pêle-mêle sa facilité» qui était en vérité une immense clarté, son judaïsme no comment., sa réussite sociale faut-il avoir mangé de la vache enragée pour avoir droit aux honneurs posthumes ?, et même sa générosité a été teintée de quelques commentaires acides car est-il humainement possible d'être généreux sans arrière-pensée ? Fi donc !. Schumann remet quand même les pendules à l'heure dans ses notes sur les souvenirs de Mendelssohn à propos de son attitude vis-à-vis d'autres compositeurs vivants Là où il n'avait rien à louer, il restait réservé ; là où il trouvait un indiscutable talent, il était le premier à le remarquer. »Malgré le dénigrement dont Felix Mendelssohn est encore et toujours l'objet, l'étonnante perfection de ses oeuvres écrites à l'adolescence n'a pas d'égal dans l'histoire de la musique. Il reste l'un des compositeurs les plus joués de notre temps, au moins du haut de son merveilleux Concerto pour violon beaucoup plus moderne, du moins formellement, qu'on pourrait le croire à la simple écoute, de sa génialissime Ouverture pour le Songe d'une nuit d'été écrite, faut-il le rappeler, à l'âge de dix-sept ans et pourtant un chef-d'oeuvre d'intelligence orchestrale et architecturale. Dommage que sa Marche nuptiale tirée de la musique de scène du même Songe écrite bien des années plus tard qui accompagne une bonne partie des mariages depuis les années 1850, après que la reine Victoria l'eut fait jouer pour les épousailles de l'une de ses filles, soit autant mise à l'honneur alors qu'elle n'est pas du tout représentative de l'élégance suprême de l'écriture mendelssohnienne. Les esprits railleurs pourront s'amuser qu'une marche nuptiale soit d'une telle lourdeur, délibérément martiale et pompeuse. En réalité Mendelssohn entendait illustrer, dans la pompe et les triomphes suggérés par Shakespeare, les éclatantes noces d'un redoutable guerrier, Thésée, et d'une redoutable guerrière répondant au doux nom d'Hippolyta pire, c'était la reine des Amazones, des dames-qui-préfèrent-la-compagnie-des-dames selon la tradition antique, et qui n'utilisaient les services des messieurs qu'une fois l'an pour la bonne cause. L'on s'étonnera aussi que l'Eglise ait pu tolérer en pleine époque victorienne que l'on jouât dans son saint giron une musique célébrant a priori le mariage de ces deux affreux païens polythéistes qu'étaient Thésée et Hippolyta. La descente aux enfers de Mendelssohn dura jusqu'à l'époque nazie, pendant laquelle sa musique fut carrément taxée de dégénérée et interdite, même si l'Angleterre lui garda toujours une place pas trop loin du coeur - ou, plutôt, pas trop loin du choeur puisque le pays est célèbre pour ses innombrables chorales qui chantent, année après année, l'oratorio Elias, le dernier grand chef-d'oeuvre du compositeur qui reçut un triomphe lors de sa création à Birmingham et dont même Berlioz pensera le plus grand bien C'est magnifiquement grand et d'une somptuosité harmonique indescriptible ». Trop poli, trop honnête, trop social, trop gendre idéal, trop jet-set ou plutôt calèche-set à cette époque alors que l'état de compositeur romantique exigerait une condition un peu plus ravageuse. D'aucuns imaginent que cet état de félicité permanente a fait tache sur sa musique qui serait dépourvue par conséquent de profondeur, d'intensité, de masculinité. Mais Mendelssohn devait quand même n'en pas trop manquer lorsqu'en 1835 il s'est agi de prendre la direction musicale à l'âge de vingt-six ans du Gewandhaus de Leipzig dont il fera l'orchestre symphonique le plus prestigieux d'Allemagne, son influence à ce poste se révélant déterminante - on lui avait offert aussi l'Opéra de Munich au même moment. Il ne faut point trop en manquer non plus pour diriger, à l'âge de vingt ans, le 11 mars 1829, la première exécution depuis 1750 du chef-d'oeuvre alors oublié qu'était la Passion selon saint Mathieu de Bach, événement qui le rend célèbre dans toute l'Allemagne par les remarquables qualités musicales qu'il dévoile ! Et combien donc faut-il en avoir encore pour fonder à trente-quatre ans le Conservatoire de Leipzig en invitant Robert Schumann, Ignaz Moscheles, Joseph Joachim à y dispenser leur savoir ? Que Mendelssohn ait été un peu frêle, qu'il ait porté des gants beurre, la canne, les rouflaquettes et le haut-de-forme, n'est qu'anecdote toute sa musique parle pour lui, et les chefs-d'oeuvre ne manquent pas, même si son génie n'a pas la même envergure que celui de Beethoven - lui-même, d'ailleurs, se considérait autant comme un compositeur que comme un pianiste très accompli, semble-t-il et un chef d'orchestre qui fut très talentueux. Berlioz lui-même, qui n'était pas toujours tendre avec Mendelssohn compositeur, lui tira épistolairement son chapeau à l'occasion de son voyage en Allemagne en 1843, lorsque les deux musiciens dirigèrent conjointement l'orchestre Grand chef ! Nous nous sommes promis d'échanger nos tomahawks ; voici le mien ; il est grossier, le tien est simple ; les squaws seules et les visages pâles aiment les armes ornées. Sois mon frère ! et quand le Grand Esprit nous aura envoyé chasser dans le pays des âmes, que nos guerriers suspendent nos tomahawks. » Berlioz venait de digérer Fenimore Cooper. C'est encore Berlioz qui déclara Il n'y a qu'un Dieu à Leipzig, c'est Bach et Mendelssohn est son prophète », ce dont se défendit toujours Mendelssohn qui n'a jamais voulu le copier, l'influence de Bach dans sa musique religieuse étant d'ailleurs moins forte que celle de Haendel. Ses plus célèbres ouvrages, auprès du grand public, restent l'Ouverture du Songe d'une nuit d'été, l'Ouverture des Hébrides, le Concerto pour violon, et les troisième et quatrième symphonies, respectivement Ecossaise » et Italienne », en souvenir/évocation de beaux voyages en Ecosse et en Italie. Tout le monde connaît l'existence des Chants sans paroles mais peu de ces pièces sont vraiment connues de nos jours, alors qu'elles firent les délices des boudoirs du XIXe siècle. Peut-être est-ce précisément cette raison qui les font bouder dommage, ce sont de petits bijoux. On n'oubliera pas non plus le génial Octuor à cordes, un magistral essai de jeunesse à seize ans, pleinement transformé. Mais l'auditeur un peu curieux aurait tout intérêt à se pencher, par exemple, sur ses magnifiques Quatuors à cordes, qui sont sans doute ses oeuvres les plus personnelles, les plus intimes, les plus douloureuses aussi, en particulier le Sixième Quatuor, op. 80 de 1847 inspiré par la mort de sa soeur Fanny qui sera suivie quelques mois plus tard de la sienne. Bien que beaucoup moins connu, on ne peut passer sous silence l'important corpus de musique religieuse, reflet de sa foi profonde et sincère, où figurent des Psaumes, Motets, cantates et son premier oratorio Paulus dont le succès fut aussi colossal que celui d'Elias. Resteront inachevés un opéra Loreley et un oratorio Christus. S'il est un domaine dans lequel Mendelssohn n'a guère d'égal, c'est quand même celui du scherzo l'élégance rapide, la transparence, la fluidité spirituelle, c'est sa griffe. On se rappellera le fantastique scherzo du Songe d'une nuit d'été, celui de l'Octuor, ceux des quatuors, celui de l' Ecossaise » . Loin d'être toujours lisse, son écriture sait également dessiner un contrepoint vigoureux, une orchestration flamboyante, un relief dramatique. Alors qu'il aurait largement pu survoler une grande partie de son siècle, Mendelssohn est l'un de ces grands hommes dont la disparition prématurée le 4 novembre 1847 à Leipzig enterré à Berlin a été profondément ressentie il a marqué le monde de la musique non seulement en Allemagne mais aussi en Angleterre où il était très aimé, ainsi qu'aux Etats-Unis et en Russie. Qu'aurait-il donc produit s'il avait eu le temps de vieillir ? Certes, la grande majorité de ses chefs-d'oeuvre datent, curieusement, de ses premières années de maturité, mais rien n'indique non plus qu'il aurait pu évoluer vers un langage plus hardi après avoir côtoyé Schumann quelques années de plus, après avoir entendu Brahms, Liszt, et même Verdi ou Wagner. Le seul domaine dans lequel il a cédé le pas à ce dernier est naturellement celui de l'opéra - s'y serait-il frotté s'il avait vécu plus longtemps, ou l'ombre écrasante de son fier adversaire l'aurait-elle empêché de prendre le risque ? Wagner, justement. En 1836, le jeune Wagner, 23 ans et déjà toutes se dents, avait envoyé au très célèbre Mendelssohn - de quatre ans son aîné seulement, imaginez la jalousie du petit Richard - sa Première symphonie. Mendelssohn n'avait pas répondu... mais lorsque ce dernier assista à la création du Vaisseau fantôme, il semble avoir été totalement indigné par l'ouvrage, ainsi que le rapporte Schumann. Certes, il dirigea l'ouverture de Tannhäuser lors d'un concert avec son orchestre de Leipzig en 1846, mais le résultat n'a pas été concluant, ni musicalement, ni humainement Mendelssohn était un classiciste, un traditionaliste, Wagner un bouillonnant révolutionnaire - qui se vengera cruellement de Mendelssohn dans son imbécile pamphlet La Judéité dans la musique, publié dès 1850 sous le pseudonyme K. Freigedank, K. Libre-pensée » ! mais développé dans une version plus amplement stupide encore en 1869 sous son propre nom désormais célèbre. Dans son langage incroyablement emberlificoté, confus, prétentieux, il déroule un tapis de fielleries dont voici un exemple, non pas dans la traduction française habituellement disponible très littéraire, polie et presque fréquentable, mais dans une transcription le plus fidèle possible des circonvolutions verbales dont Wagner était friand. Ne tirez pas sur le traducteur si c'est savonneux en français, ça l'est tout autant en allemand ! Felix Mendelssohn Bartholdy nous a démontré qu'aucun juif, quand bien même il posséderait le plus riche talent spécifique, la culture la plus délicate et la plus étendue, le sens de l'honneur le plus élevé et le plus sensible qui soit, ne pourrait jamais - malgré toutes ces qualités - produire ne serait-ce qu'une fois la moindre de ces si profondes impressions de coeur et d'âme que nous sommes en droit d'attendre de l'Art ; car nous savons qu'il [l'Art] en est capable, car nous avons mille fois ressenti cette sensation, dès qu'un Héros de notre Art, pour ainsi dire, ouvrait seulement la bouche pour s'adresser à nous. Laissons aux critiques de métier, qui ont accédé à la même conscience de nous à ce sujet, le soin de confirmer par l'exemple tiré des productions artistiques de Mendelssohn le bien-fondé de ce phénomène ; qu'il nous suffise pour le moment, afin d'expliquer notre sensation générale, de préciser qu'à l'écoute d'une pièce de ce compositeur, nous avons pu nous sentir captivés seulement lorsque rien d'autre n'était offert à notre fantaisie plus ou moins en quête de divertissement - au-delà de la présentation, l'alignement ou l'enchevêtrement des formes les plus élégantes, lisses et artificielles, comme l'attirance pour les changements de forme et de couleurs d'un kaléidoscope -, mais jamais lorsque ces figures étaient destinées à prendre la forme de sentiments humains de coeur, profonds et robustes. » Original allemand de l'extrait cité de Das Judenthum in der Musik Felix Mendelssohn-Bartholdy hat uns gezeigt, daß ein Jude von reichster specifischer Talentfülle sein, die feinste und mannigfaltigste Bildung, das gesteigertste, zartestempfindende Ehrgefühl besitzen kann, ohne durch die Hilfe aller dieser Vorzüge es je ermöglichen zu können, auch nur ein einziges Mal die tiefe, Herz und Seele ergreifende Wirkung auf uns hervorzubringen, welche wir von der Kunst erwarten, weil wir sie dessen fähig wissen, weil wir diese Wirkung zahllos oft empfunden haben, sobald ein Heros unsrer Kunst, so zu sagen, nur den Mund aufthat, um zu uns zu von Fach, welche hierüber zu gleichem Bewußtsein mit uns gelangt sein sollten, möge es überlassen sein, diese zweifellos gewisse Erscheinung aus den Einzelnheiten der Mendelssohnschen Kunstproductionen nachweislich zu bestätigen uns genüge es hier, zur Verdeutlichung unsrer allgemeinen Empfindung uns zu vergegenwärtigen, daß bei Anhörung eines Tonstückes dieses Componisten wir uns nur dann gefesselt fühlen konnten, wenn nichts Anderes unsre, mehr oder weniger nur unterhaltungssüchtigen Phantasie, als Vorführung, Reihung und Verschlingung der feinsten, glättesten und kunstfertigsten Figuren, wie im wechselnden Farben- und Formenreize des Kaleidoskopes, dargeboten wurde, - nie aber da, wo diese Figuren die Gestalt tiefer und markiger menschlicher Herzensempfindungen anzunehmen bestimmt waren.© Qobuz 02/2013 Artistes similaires Mes favoris Cet élément a bien été ajouté / retiré de vos favoris. Trier et filtrer les albums

les dents de la nuit streaming